Aujourd'hui, on va parler de la plus grosse escroquerie pyramidale de l'Histoire, celle où un homme d'affaires américains Bernard Madoff a réussi à dérober plus de cinquante milliards de dollars à des personnes qui lui faisaient confiance aveuglément. Bernard Madoff, souvent appelé Bernie, né en avril mille neuf cent trente-huit à New York dans le quartier du Queen. Ses grands-parents étaient des immigrés originaires de Pologne, d'Autriche et de Roumanie. Il vient d'une famille modeste, alors qu'ils vivaient de grosses difficultés financières, ses parents tentent de ramener un peu d'argent en s'intéressant de plus en plus au monde de la finance.
La mère de Bernard, Sylvia, ouvre alors une petite société de courtage en investissement et s'enregistre à la Bourse. Malheureusement, sa mission sera un échec. Bizarrement, aucun de ses anciens camarades du lycée ne se souvient qu'elle bossait à Wall Street, et surtout à la tire-l’œil de la sécurité de la Commission des États-Unis, le régulateur de la finance, là-bas on l'appelle aussi souvent la SEP. Qu'ils la trouvent suspecte de refuser de montrer ses comptes aux autorités financières, les petites magouilles de la maman de Madoff prennent donc fin très vite. Et cerise sur le gâteau, entre mille neuf cent cinquante-six et mille neuf cent soixante-cinq, la famille Madoff a sur le dos une dette d'impôts qui s'élève à treize mille dollars, l'équivalent de de son beau-père Solal Perm, il lui a apporté un grand nombre de clients et d’investisseurs par bouche à oreille, bon et aussi parce qu'il lui a prêté cinquante mille dollars, mais ça c'est pas grand chose, juste environ un demi-million en argent d'aujourd'hui. Tout va bien, cette croissance rapide, elle fait beaucoup parler de Bernard et sur toutes ses qualités d'entrepreneur et des mecs qui sait gérer des fonds. En mille neuf cent quatre-vingts, l'entreprise de Bernard se porte à merveille et représente même cinq pour cent du volume total des transactions de la Bourse de New York, qui est la bourse la plus grande au monde, celle qu'on appelle Wall Street.
Dès les premières années de vie de la société, Bernard embauche plusieurs personnes de sa famille pour travailler à ses côtés. Après sa femme, Ruth, il engage son frère avocat Peter comme chef de la planification officielle, en gros c'est le type qui est censé s'occuper de la conformité face à la loi de l'entreprise, et il propose également un poste à sa nièce, la fille de Peter, ainsi qu'à leurs deux fils à lui et à Ruth, et les fait entrer en tant que trader, et d'autres suivront par la suite. Parce que, ok, Bernard il veut réussir et gagner de l'argent, mais il veut surtout rincer sa famille et ne pas leur donner la même vie que lui a eue en grandissant dans une famille qui galérait avec l'argent.
Dès ses premières réussites, Bernard décide de mettre en avant son nom, et de ne pas se cacher derrière un nom de société, il apprécie qu'on reconnaisse sa valeur en tant qu'entrepreneur et gestionnaire, et il adore que son nom soit gravé dans les esprits. Il faut dire qu'il incarne aux yeux des gens l'archétype parfait du rêve américain, le gars, il vient d'une famille d'immigrés qui galère financièrement, il a quand même fait des études, il a monté sa boîte à vingt-deux ans, qui marche de fou furieux, il est super bien entouré. Bref, Bernard c'était un vrai modèle de réussite, lui et sa femme, Ruth, avaient des maisons aux quatre coins du monde, et au moment de son arrestation fin deux mille huit, leur fortune était estimée au total à huit cent vingt-cinq millions de dollars, soit plus d'un milliard aujourd'hui.
Décidément, et plus que par sa réussite financière, Bernard, il était également connu pour être un philanthrope remarquable, il siégeait au conseil d'administration de plusieurs associations à but non lucratif, dont la plupart avait d'ailleurs confié la gestion de leurs fonds à la société Madoff, et ils vont le regretter, vous allez voir. Il a également fait don de six millions de dollars, soit près de dix millions aujourd'hui, pour la Recherche Médicale, après qu'un de ses fils, Andrew, a reçu un diagnostic de lymphome au début des années deux mille. Bernard, il a aussi travaillé bénévolement pour la Fondation gift of life bodmaro, dont la mission est de motiver des gens à faire des dons de moelle osseuse, tout un éventail de dons a été réalisé à diverses associations au travers de la Madoff Family Foundation, le fond caritatif des Madoff, aux actifs estimés à dix-neuf millions de dollars de l'époque, donc presque trente aujourd'hui. Bref, Bernard il faisait facilement don de son argent dès que la cause était importante à ses yeux, il pouvait ainsi soutenir aussi bien des petits théâtres de Broadway que des partis politiques, on sait pas trop s'il a fait ça pour expier ses péchés, en tout cas, toutes ces actions philanthropiques ont terminé de lui construire une excellente réputation dans le monde des magnats de la finance, celle d'un homme juste. Et c'est impératif de comprendre à quel point le mec était respecté pour comprendre la suite de l'histoire, et surtout l'arnaque qu'il a pu tranquillement mettre en place, il est décrit comme jovial et il aimait se montrer en société. Il a d'ailleurs participé avec son frère Peter à la création et à la mise en place du traitement automatique des transactions en soixante-et-onze, alors qu'avant, les cours de la bourse étaient publiés sur du papier rose, les pinscher Bernard, il fait son petit bonhomme de chemin, et pendant des années, sa carrière, elle est au top. Il va même réussir à gravir un nombre monumental d'échelons jusqu'à devenir le Président du Nasdaq entre quatre-vingt-dix et quatre-vingt-onze, mais sa véritable réputation, il va l'acquérir comme gestionnaire de fonds, plus exactement en tant que gérant de fonds alternatifs, c'est-à-dire des fonds qui investissent dans un peu tout et n'importe quoi, et qui ont moins de règles que les fonds classiques, genre celui où vous avez peut-être vos économies. La réputation de Bernard Madoff était tellement bonne que beaucoup de gens savaient pas à quoi ça servait vraiment, en gros, les clients ils mettaient juste leur argent là-dedans parce que c'était le truc à faire, et puis ils se disaient, tant qu'à faire, autant faire confiance à un gars comme Bernard qui a l'air d'être un super mec, il a une réputation géniale, tout le monde lui fait confiance. Et la réputation de Bernard et de ses fils ils ont fait que tout le monde avait confiance en eux, et même quand les rumeurs sur des comportements étranges avec l'argent de la société Madoff, elles commencent à circuler, ben personne n'a envie de les croire, ça ne pouvait pas être vrai, pas Bernard Madoff. Et pourtant, en vérité, tout n'était pas rose dans le monde de la finance de Bernard Madoff, et cette partie là, vous l'aurez tout de suite.
La face cachée de Bernard Madoff, c'est celle d'un homme qui a mené l'une des plus grandes escroqueries de tous les temps. Au début des années 1990, Bernard Madoff, avec l'aide de ses fils, il crée un fonds d'investissement qui promettait des rendements réguliers et exceptionnellement élevés, entre quatorze et dix-sept pour cent par an, et ça pendant plus de vingt ans. Sa société, la Bernard L. Madoff Investment Securities LLC, qu'il a fondée en 1960, était en fait une entreprise de façade qui servait à légitimer ses opérations frauduleuses. En effet, dans les faits, Bernard Madoff n'a jamais investi les sommes versées par ses clients, il utilisait tout simplement l'argent des nouveaux investisseurs pour payer les anciens, un schéma classique de fraude pyramidale, c'est ce qu'on appelle un système de Ponzi.
À partir de mille neuf cent quatre-vingt-dix, la fraude de Madoff devient encore plus sophistiquée et plus massive, les sommes détournées ne sont plus des millions de dollars mais des milliards. En apparence, tout semble fonctionner comme sur des roulettes, et même si les avertissements et les doutes sur la légalité de ses activités commencent à circuler, il continue à recevoir des fonds et à distribuer des dividendes à ses clients, rien ne semble pouvoir arrêter sa machine. Mais en mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept, l'orage gronde, et la SEC, la Commission des Opérations de Bourse aux États-Unis, l'organisme de surveillance de la finance, elle est alertée par un lanceur d'alerte qui soupçonne la société Madoff de fraude. Malheureusement, la SEC ne trouve rien à reprocher à Madoff, et elle décide de fermer l'enquête sans suite. Coup de bol pour Madoff, cette enquête a été classée sans suite, alors même que le lanceur d'alerte a fourni des documents probants à la SEC. Et même si la SEC avait eu des doutes sur la société Madoff, et si la SEC avait ouvert une enquête, elle aurait pu découvrir que la société Madoff était une arnaque, mais ça aurait été le boulot de la SEC, et personne ne peut dire si ça aurait pu être le cas.
Pendant des années, les détournements massifs d'argent de Madoff restent impunis. Mais en mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept, la crise financière mondiale frappe le monde entier, et les investisseurs commencent à retirer leurs fonds. Dans une tentative désespérée de sauver son empire, Bernard Madoff avoue finalement sa fraude aux autorités en décembre mille neuf cent quatre-vingt-huit, il reconnaît avoir volé cinquante milliards de dollars à ses clients. Il est immédiatement arrêté et inculpé de plusieurs chefs d'accusation, dont fraude, blanchiment d'argent, parjure et vol. En mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, il est condamné à cent cinquante ans de prison, soit l'équivalent de plusieurs vies pour un homme de quatre-vingt-dix ans. En mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, sa condamnation est prononcée par le juge Denny Chin, qui le qualifie de "narcissique" et de "sans remords".
Bernard Madoff meurt en prison en avril mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept, à l'âge de soixante-dix-huit ans, d'un cancer du pancréas. À sa mort, sa famille estime qu'il reste des dettes de cent soixante-cinq milliards de dollars, ce qui en fait la plus grande fraude de l'histoire. En mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept, les autorités découvrent que Bernard Madoff n'était pas seul dans son entreprise de fraude, plusieurs de ses proches et collaborateurs étaient complices de ses actes, notamment son frère Peter et ses fils Andrew et Mark, qui ont tous été condamnés à de la prison. Des milliers de victimes à travers le monde ont perdu leur argent dans cette escroquerie monumentale, des particuliers aux grandes institutions financières, en passant par des célébrités, des fondations et des associations caritatives.